Récupérer les vieux collants pour leur donner une seconde vie, c’est l’idée qu’Hélène Verhelle met en application avec ses accessoires depuis maintenant 4 ans. Prochaine étape : le lancement du “Slowtex”, un tissu innovant qu’elle vient de mettre au point et espère commercialiser en 2023. Une initiative très créative à impact environnemental positif qui rayonne à Lille, Paris et Lyon
En 2018, consternée de voir les collants féminins partir à la poubelle après une ou deux utilisations, Hélène Verhelle slow-designer, artisane d’art, mode et textile et créatrice de Povera Slowdesign, décide d’agir. “ Il fallait faire quelque chose des quelque 104 millions de collants jetés chaque année en France”, explique la créatrice. Elle a donc “décidé de collecter les vieux collants pour les transformer en accessoires mode et maison. D’abord à Lyon, puis à Lille et Paris, les points de collecte m’ont suivie… puis l’idée de recréer un textile à partir de ces collants est née et avec elle le “Slowtex”, mon concept de tissu fabriqué à partir de vieux collants. ” Remarqué, son projet de création de textile upcyclé a fait l’objet d’une campagne de crowdfunding de KissKissBankBank, qui a dépassé son objectif avec un financement de 220% fin 2020. Elle a ensuite intégré le programme des « Coups de Cœur » de La Banque Postale comme projet à impact environnemental positif. Hélène Verhelle a également été lauréate en 2020 du programme Sprint Modèle Économique de Makesense x Fondation Sage.
Susciter une prise de conscience
« Les collants présentent des qualités de souplesse et des jeux de transparence qui me semblaient très intéressants, explique-t-elle. C’est ce goût pour la matière qui m’a poussée à créer à partir de ces textiles, puis à développer le Slowtex. » Mais dans les centres de tri de textiles, les collants posent problème car, s’ils sont très facilement identifiables, ils restent peu valorisés dans une économie où le tissu recyclé s’apprécie au poids. En le découpant et en le transformant avec une machine créée spécifiquement, il est toutefois possible de produire un « ruban », déclinable à volonté.
Si aujourd’hui, la créatrice continue à en faire des bijoux ou des objets de décoration, elle anime également des ateliers ou du team building en entreprise autour de la récupération des collants, souvent à usage unique : « Il s’agit là de réussir susciter une prise de conscience autour de l’up-cyclage et de la durée de vie de nos vêtements. »
Passer à l’échelle industrielle
En plus des ateliers de sensibilisation et des objets créatifs issus de collants upcyclés, l’objectif demeure intact d’en fabriquer un nouveau tissu. Le premier échantillon de tissu Slowtex a vu le jour, fabriqué avec des métiers à tisser à main artisanaux et des machines à tricoter. La prochaine étape, annoncée pour 2023, est de passer à une échelle industrielle, en créant un échantillon plus conséquent d’une vingtaine de mètres pour réaliser des essais de coupes pour vêtement ou pour l’ameublement. Des centaines d’heures seront nécessaires pour mettre au point ces échantillons de grande taille, exclusivement destinés aux professionnels.
La bonne nouvelle pour le Slowtex ? Les clients, séduits par l’idée, sont déjà intéressés et attendent la commercialisation.