Au Canada, des associations réclament un statut juridique pour le fleuve Saint-Laurent, sauvé en 2021 d’un projet énergétique. Une démarche qui n’est pas soutenue par les gouvernements provinciaux et fédéraux malgré la tenue à Montréal de la COP15 biodiversité.
En 2021, le fleuve Saint-Laurent échappait à un mégaprojet énergétique menaçant son intégrité puisqu’il prévoyait le passage de 320 super-méthaniers de gaz liquéfié par an au beau milieu de ses bélugas… Présentant un risque majeur pour la biodiversité, l’opération avait heureusement été abandonnée. Le fleuve, en effet, est le troisième plus grand d’Amérique du Nord. Relié aux Grands Lacs, il contient un quart des réserves mondiales d’eau douce, sans oublier les milliers d’espèces de plantes, d’invertébrés, d’oiseaux, de poissons, et de mammifères qui l’habitent.
Mais sans “personnalité juridique”, le fleuve Saint-Laurent n’est pas protégé ; à tous moments donc, il peut être “attaqué” sans pouvoir se défendre devant la justice. C’est pourquoi, des associations canadiennes se mobilisent pour lui octroyer ce statut. Dans cette optique, l’’Observatoire international des droits de la nature (OIDN) a lancé l’initiative “Alliance Saint-Laurent”, qui regroupe des municipalités, des chercheurs et des associations, pour coordonner la société civile et réclamer au gouvernement fédéral canadien une loi qui permettrait aux représentants de ce patrimoine d’exception de contester des projets industriels qui viendraient menacer son intégrité.