Lancé en France il y a un peu plus de 25 ans, le concept de finance solidaire commence à intéresser les grandes banques, les compagnies d’assurance et les fonds d’investissement traditionnels. Il faut que les fonds collectés au bénéfice de produits financiers labellisés à augmenté de plus de 30% sur la seule année 2020. Et 2021 s’annonce meilleure encore
Longtemps regardée avec condescendance par les investisseurs traditionnels et les grands acteurs économiques de la planète, la finance solidaire a pris ces dernières années une nouvelle dimension, avec la crise de confiance vis-à-vis du capitalisme, de plus en plus souvent pointé du doigt pour ses conséquences sociales et environnementales.
La 14e édition de la « Semaine de la finance solidaire », qui se déroulait du 8 au 15 novembre, en est la démonstration. Naguère fréquentée par une poignée d’acteurs considérés comme de doux dingues par les adeptes d’un marché dérégulé, cette manifestation intéresse désormais l’ensemble du secteur bancaire et la grande majorité des fonds d’investissements. Plus de 20 ans après la création de Finansol, premier label permettant au grand public de distinguer les placements relevant de la finance solidaire des produits financiers classiques, cette famille d’investissements représente aujourd’hui plus de 20 milliards d’euros d’encours en France. Et avec plus de 5 milliards supplémentaires collectés via 837 000 nouvelles souscriptions de produits solidaires au cours de la seule année 2020, elle affiche la plus forte hausse jamais enregistrée, avec +33% sur un an.
Avec quels résultats pour les investisseurs et les bénéficiaires des crédits collectés ? Là aussi, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon l’association Fair, créée cette année par la fusion de Finansol et de l’Impact Invest Lab (IIL) – c’est elle qui organise la Semaine de la finance solidaire -, cet élan sans précédent a permis de financer plusieurs dizaines de projets à vocation sociale et environnementale, pour un montant total de 566 millions d’euros. Il a également permis de créer ou de consolider plus de 37 000 emplois et d’offrir près de 4 millions d’euros de dons à des associations oeuvrant dans le domaine social et l’environnement. Ces fonds ont notamment servi à reloger un peu plus de 1400 personnes et fournir en électricité d’origine renouvelable quelque 8400 familles en situation de précarité énergétique.
A l’image des produits d’épargne traditionnels, la finance solidaire mobilise aussi bien des investissements particuliers que de l’épargne salariale, placés sur des produits comme des actions non cotées, des plan d’épargne d’entreprise, des fonds communs de placement, des livrets, des Sicav ou de l’assurance-vie. Ce qui distingue ces deux familles de placements, c’est principalement les critères de performance. Dans le premier cas, c’est d’abord la performance financière que l’on recherche. Dans le second, c’est la performance sociétale qui prévaut, avant le retour sur investissement.
Pour récompenser les entreprises, associations ou coopératives exemplaires dans ce domaine, Fair décerne chaque année ses Grands Prix de la finance solidaire. Pour 2021, ont été récompensés :
- Solidarités Nouvelles pour le Logement (SNL), dans la catégorie « Epargne Solidaire »
- Les Ateliers de la Bruyère, dans la catégorie « France »
- La coopérative ivoirienne ECAM dans la catégorie « International »
- La coopérative Hacoopa dans la catégorie « Coup de Cœur »