Rendre plus faciles les déplacements entre régions tout en réduisant les émissions de CO2, voilà l’ambition de Railcoop, première coopérative ferroviaire en France.
Les transports publics en région s’apparentent trop souvent à un vrai casse-tête. La France dispose pourtant d’un réseau ferroviaire très étendu, mais énormément de lignes en zones rurales ont été supprimées, rendant de nombreuses communes accessibles uniquement en voiture.
C’est pour combattre cette tendance que Railcoop a été créé, en novembre 2019.
L’objectif : remettre en service des lignes ferroviaires abandonnées et redonner aux gens le plaisir du voyage en train, tout en préservant l’environnement.
Née d’une démarche citoyenne et environnementale, Railcoop s’est constituée en société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), suscitant un réel engouement auprès des collectivités locales, des entreprises, des associations et des simples particuliers. Au point de convaincre plus de 7500 personnes et institutions de s’y investir en devenant sociétaires. C’est ainsi qu’a été réuni le million et demi d’euros nécessaire à l’obtention de la licence ferroviaire voyageurs.
Lancement en juin 2022 de la ligne Bordeaux-Lyon
La toute première ligne opérée par Railcoop doit ouvrir en juin 2022. Elle reliera Bordeaux à Lyon, une ligne abandonnée par la SNCF en 2014, via Périgueux, Limoges, Guéret, Montluçon et Roanne. Depuis sa fermeture, les usagers de cette ligne étaient obligés de passer par Paris et de changer de gare dans la capitale pour arriver à destination. Sauf à imaginer un trajet exclusivement en TER, avec une durée de voyage très incertaine.
Avec la réouverture de la ligne, “ce sera peut-être un peu plus long qu’en voiture, explique Dominique Guerrée, le président de Railcoop, mais ce sera bénéfique pour la transition écologique, sans oublier que le voyage en train permettra aux gens d’apprécier le paysage, de lire ou de travailler.” Côté tarif, les billets devraient être au même prix qu’un covoiturage.
Par la suite, Railcoop envisage de racheter des trains dans toute l’Europe et de les remettre en service. La SCIC projette également de rouvrir d’autres « petites lignes » dans l’hexagone à court et moyen terme, histoire de remettre l’offre ferroviaire au niveau des engagements de la France en matière de développement durable et de lutte contre le réchauffement climatique.